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1. |
Le marin
04:41
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Le port dort encore
Les hommes ne sont pas rentrés
Tout est calme et silencieux
Dans les bras de la digue
Ils sont partis depuis six jours
Et six nuits de sale temps et moi
Je suis resté à quai
Depuis que je l’ai rencontrée
Elle m’a dit
Reste avec moi
Entre mes bras
Reste avec moi
N’y retourne pas
Et je suis resté ici
C’est bien la première fois
Que je leur fausse compagnie
Eux qui comptaient sur moi
Je suis resté dans sa couche
Au chaud sur son sein
Boire le plus doux des vins
Dans la coupe de sa bouche
Si aujourd’hui j’ai le remord
De ne pas être avec eux
Que faire car pour son corps
J’y laisserais même les yeux
Elle m’a dit
Le port s’est réveillé
Mais les hommes ne sont toujours pas rentrés
Au café on dit déjà
Qu’on ne les reverra pas
La tempête a englouti
Ceux qui étaient mes amis et moi
J’ai fait confiance et j’ai aimé
Une fille nommée
Providence
Qui m’a dit
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2. |
Au repos
03:53
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J’attends l’instant
Qui nous mettra au repos
Allongés sur le dos
Entre les perce-neige
L’instant pour changer
Le point de vue
Du haut du belvédère
Par-delà les épicéas
J’attends l’instant
Qui nous donnera l’oubli
Les jours perdus
Les âmes évanouies
L’instant pour se tailler
Comme si de rien n’était
Effacer l’ardoise
Et ses coups de craie
J’attends l’instant
Qui nous mettra au repos
J’attends l’instant
Qui nous annoncera la nouvelle
Nous postera un billet
Dans la boîte du ciel
L’instant pour s’habituer
A l’idée qu’il faudra
De la course se retirer
En restant sans voix
J’attends l’instant
Qui nous mettra au repos
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3. |
Les équilibristes
03:13
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Les fêtes galantes dans la poche
Et les godasses pleines de trous
A vous je m’attache comme un fou
J’en oublie toutes les taloches
Un jour où je me foutais de tout
Titubant sur des instants précaires
J’attendais sur les bords du calvaire
Un hypothétique remous
Alors vous m’avez tendu la main
Et je dois dire j’en avais besoin
L’amour ne fait mal à personne
Mais faut savoir à qui on le donne
Je suis adepte de la cavale
Crachant sur toute vie conjugale
J’y ai déjà laissé trop de plumes
La poussière du plumeau m’enrhume
La pluie traverse le toit de mon habitat
J’y pose des verres partout par terre
Qui attrapent quelques gouttes d’éther
Qu’ensemble on se partagera
Montez chez moi si le coeur vous en dit
Ca n’est pas un nid de paradis
Plutôt niche que grand pavillon
Une niche vaut mieux qu’une prison
Si vous avez en horreur le confort
De l’intérieur et du sentiment
Qui leste d’une chape de ciment
Le cœur qui peu à peu s’endort
Si vous préférez les équilibristes
Perchés sur la chaise à trois pattes
Ne redoutant pas les coups de latte
Alors nous sommes sur la bonne piste
Car c’est sûr je vous tendrai la main
Je vois comme vous en avez besoin
L’amour ne fait mal à personne
Mais faut savoir à qui on le donne
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4. |
L'évasion
02:59
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Au lieu-dit du passage
Nous traversons le fleuve
La barque a de la peine
Contre le courant
Camille nous attend
Cachée sur l’autre berge
Elle nous a fait un signe
Dans la nuit étoilée
Nous ne sommes plus que trois
Deux y sont restés
L’évasion de ce matin
Etait pourtant préparée
J’ai senti les balles
Tracer près de moi
J’ai couru comme un fou
Nagé sans le savoir
Et puis j’ai vu Joseph tomber
Je n’ai pas pu m’arrêter
J’ai vu ton amour s’effondrer
Camille comment vais-je te l’annoncer ?
Au lieu-dit du passage
Nous traversons le fleuve
Le courant comme la peine
Innondent mes veines
Camille si tu savais
Comme j’ai eu peur
Quand la mort nous courait après
Camille si tu savais
Comme j’ai eu peur
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5. |
La fille de l'eau
04:27
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Au bord de l’aber
Je vois ton visage
Tu me souris
Derrière les fougères
Je cours vers toi
Je cours encore
Je suis ta trace
Je sens ton odeur
Sur les chemins mouillés
Je ne dormirai plus
Je n’ai pas fermé l’œil
Depuis que je t’ai vue
Allongée sur les feuilles
Je suis ton ami
Ne me fuis plus
La mer te protège
Et la brume t’enveloppe
De quoi as-tu peur
Je t’ai vue toute nue
Là où tu te baignes
J’attends ta venue
Sur les chemins creusés
Mes ongles pleins de terre mouillée
Je ne dormirai plus
Je n’ai pas fermé l’œil
Depuis que je t’ai vue
Allongée sur les feuilles
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6. |
Le jardin des orangers
03:10
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Dans le jardin des orangers
Jardin couleur vert amer
On était tous prêts à danser
Jusqu’à l’arrivée de l’hiver
La grande fête battait son plein
Et dans la ronde main dans la main
On pouvait s’y reposer
Désaltéres sous l’arbre fruitier
Et arriva cet hidalgo
Ce bellâtre au langage beau
Remit en question la couleur
De nos oranges de nos danseurs
Nos filles il a d’abord séduit
Et puis les mères et puis les pères
Leur apprit le goût du profit
En évitant toute jachère
Dans le jardin des orangers
De danse il a fallu changer
Dans le jardin des orangers
L’hidalgo nous l’a ordonné
Les orangers on doit tailler
Chacun son arbre son résultat
Et la gabelle on doit verser
Au bel hidalgo et ses prélats
Il commande la coupe droite
Et de beaux fruits bien calibrés
Même si la saveur est plate
Il cause productivité
Dans le jardin des orangers
La danse on a oublié
Dans le jardin des orangers
On apprend les lois du marché
Dans toute cette organisation
Une seule pensée donne le ton
Avoir l’orange au meilleur prix
C’est une question de survie
Car les vergers des alentours
Ont la cueillette au goût du jour
Plus d’agrûmes et plus d’argent
Plus d’amertume pour les petites gens
Dans le jardin des orangers
On trouve ça bien normal
Dans le jardin des orangers
On appelle ça libéral
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7. |
Mortimer
04:14
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Tous les jours Mortimer
Posé sur le banc du bout du môle
Observe la mer
Ses yeux vieux loups
Connaissent presque tous
Les coins les recoins
De ciel et terre
Ligne de flottaison
Une île maison
Planquée quelquepart
Dans sa mémoire
Tous les jours Mortimer
Posé sur le banc
Observe la mer
Tous les jours Mortimer
Happé par les bleus les gris les verts
Attend sur la Terre
Elle qui est restée là-bas
Si un jour il la revoit
Sera-t-il toujours aussi jeune
Téméraire
Elle qui est restée là-bas
Elle qu’il ne reverra pas
Est-elle toujours aussi jeune
Aussi fière
Tous les jours Mortimer
Posé sur le banc
Observe la mer
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8. |
Le vin de l'assassin
05:12
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Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
Autant qu’un roi je suis heureux ;
L’air est pur, le ciel admirable...
Nous avions un été semblable
Lorsque j’en devins amoureux !
L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau ; ce n’est pas peu dire :
Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
Je l’oublierai si je le puis !
Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,
J’implorai d’elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! — folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !
Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l’aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !
Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
À faire du vin un linceul ?
Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l’été ni l’hiver,
N’a connu l’amour véritable,
Avec ses noirs enchantements,
Son cortège infernal d’alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d’ossements !
Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,
Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien
Écraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m’en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table !
Charles Baudelaire « Les fleurs du mal »
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9. |
Chamade
03:41
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Ca remue là-dessous
Les murs tremblent
Mon cœur bat vite
Mon cœur bat
La Terre bat la chamade
Comme si tout devait finir aujourd’hui
Le dernier jour peut-être
Alors, ça arrive comme ça
Déjà
Mon cœur bat vite
Mon cœur bat
Je pense à toi
Où es-tu
Je pense à toi
Mon cœur bat vite
Mon cœur bat
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10. |
Appeau
02:25
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J’ai joué trois notes
Pour t’attirer dans mon piège
Mon amour trois notes
Doublées de liège
Pour que tu y plantes ton bec
Que je t’embroche
Quand tu t’échapperas
Un jour tu t’en iras
Je sortirai d’autres notes
De mon vieux carnier
Où depuis tout ce temps
J’ai eu le temps d’en affûter à mon gré
J’ai joué trois notes
Pour te coller les ailes
Mon amour trois notes
Vas-y débats-toi
Tant que tu en as la force
Les oreilles n’ont pas
De paupières alors
Attache-toi au mât
Et souque ferme tes liens
Sinon tes songes
Seront miens
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11. |
Laissant Quimper
03:00
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Bénodet ne sait pas celle-là qu’il préfère
La mer aux mille écueils ou sa tendre rivière
L’Odet plus douce encore que ne sonne son nom
Mais le temps passe l faudra bien que tu t’en ailles
Laissant Quimper et le comté de Cornouailles
Guillaume Apollinaire extrait du poème « Bénodet »
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